Filariose : l’île de Ngazidja doit encore faire des efforts
Moroni, le 21 juin 2022 – le ministère de la Santé avec l’appui de l’OMS vient d’organiser l’atelier de validation technique du rapport sur le traitement de masse contre la filariose lymphatique à Ngazidja qui a eu lieu en janvier 2022. L’atelier a vu la participation de toutes les parties prenantes de cette campagne sous le leadership de la Direction de lutte contre la maladie et la Direction régionale de la Santé de Ngazidja. Les participants ont passé en revue non seulement les données produites, mais également le processus dans son ensemble, de la planification à la distribution des médicaments dans les foyers en passant par la sensibilisation.
Selon le Docteur Nassuri Ahamada qui est le chargé de lutte contre la filariose au niveau du bureau pays de l’OMS, l’objectif de cet atelier est de poser des questions objectives sur ce qui a bien fonctionné, mais aussi « d’apporter des solutions correctrices sur ce qui n’a pas bien fonctionné » et définir une nouvelle méthode de sensibilisation devant convaincre les résidents de Ngazidja à prendre les médicaments.
« La proportion des personnes traitées sur la base de toute la population à risque de l’île de Ngazidja tourne autour de 39%, soit 160 391 habitants, alors qu’elle devait être de 65% », a déploré Docteur Nassuri Ahamada, précisant que « la cible fixée lors de la campagne du début de l’année à Ngazidja n’a pas été atteinte ». Une situation qui doit toujours, selon lui, interpeller tout le monde dans la mesure où toute la population de Ngazidja est à risque par rapport à la Filariose Lymphatique (Fl) et les géo-helminthiases. « Plus notre indicateur sera performant, mieux la population de l’île sera protégée et très vite nous nous approcherons de l’élimination de cette maladie », a-t-il formulé.
Cette analyse fait allusion à la grande mobilisation notée dans les îles de Mwali et de Ndzuani, qui ont une prévalence de la microfilarémie inférieure à 1%, ce qui a permis de stopper la transmission en 2020 et de passer à la phase de surveillance de la maladie. Pour rappel, depuis 2003 l’OMS apporte son appui aux traitements de masse organisés dans le pays. En 2022, l’OMS a mis à la disposition des Comores les quantités de médicaments nécessaires et suffisantes pour toute la population. En plus des médicaments, l’OMS a mobilisé les ressources financières pour les coûts opérationnels d’un montant de plus de 59 millions de francs comoriens grâce à OMS-ESPEN/AFRO.
Pour parvenir à lutter efficacement contre les maladies tropicales négligées afin de contribuer à atteindre les objectifs de développement durable, l’OMS, en concertation avec ses pays membres, a établi une feuille de route pour les maladies tropicales négligées couvrant la période 2021-2030.